Il revoit le passé de sa mère, aujourd’hui octogénaire. Intransigeante, exigeante, elle a vécu longtemps au milieu de « ses hommes », quatre amants magnifiques (dont Claude Sautet) et son mari, Pascal Jardin. Beaucoup d’autres ayant goûté à sa luxure divertissante ont été dévastés à jamais : le crâne d’un fakir qui s’est pendu pour elle en fait foi. Ses trois enfants apprennent avec elle l’intrépidité, la démesure, le courage d’aimer et de s’autoriser à être bien loin des médiocres, des timorés et autres « troupiers de la vertu ». Alexandre Jardin (Les nouveaux amants, NB janvier 2017) lui doit ce qu’il est. Quel gouffre la mort de sa mère laissera-t-elle dans son coeur ! Il le pressent, s’interroge : « A-t-on le droit d’être toi? », « Qui serai-je après toi ? ». Il s’imagine lisant son hommage funèbre, se suicidant à Venise… Derrière l’histoire de « Fanou », admirable peut-être mais égocentrique et mère peu tendre, avec ses excès, ses épisodes délirants, apparaît une famille talentueuse aux ascendants célèbres ou titrés, aux descendants « lumineux ». Et derrière la lettre d’amour filial éperdu, proche de l’hagiographie, s’esquisse le portrait de l’auteur, le « faizeu » dévoué à ses compatriotes, célèbre romancier, chevauchant hardiment ses désirs; tout cela avec des redites, maintes outrances lassantes et quelques phrases creuses… (M.W. et A.Le.)
Ma mère avait raison
JARDIN Alexandre