Le pouvoir sur ordonnance, ces drogués qui ont fait le XXe siècle

CRASNIANSKI Tania

Les gouvernants ont souvent un médecin exclusif qui ne doit jamais les quitter. Certains deviennent dramatiquement dépendants d’un praticien qui, tenu à une obligation de résultat, risque la disgrâce ou pire : Vinogradov avec Staline, ou Li Zishui avec Mao. Le cas le plus impressionnant est celui d’Adolf Hitler, constamment bourré par Théo Morell de multiples drogues aux effets encore mal connus. J.F. Kennedy, souffrant de diverses pathologies, ne peut se passer de Max Jacobson de même que Mussolini, assujetti à l’Allemand Georg Zacchariae. L’emprise de Bernard Ménétrel sur Pétain et celle de Vicente Gil sur Franco, deux patients en bonne santé au départ, est plus affective et politique que médicale. Le robuste Winston Churchill est un sujet indocile pour son ami Lord Moran. Ces exemples, choisis par Tania Crasnianski (Enfants de nazis, NB mai 2016), renseignent d’ailleurs autant sur les médecins que sur leurs illustres patients auxquels tant d’ouvrages ont déjà été consacrés. Très fouillé mais souvent anecdotique.   (P.S. et M.-C.A.)