Alors que Jiang a justement rêvé de sa grande soeur Bongsun, sa mère lui apprend que celle-ci s’est à nouveau enfuie, cette fois avec un colporteur de chiens. Bongsun, récemment abandonnée, est entrée dans la famille de Jiang à l’âge de neuf ans. Elle en a douze lorsque naît Jiang à Séoul et elle devient une seconde mère pour elle. C’est une conteuse hors pair, attentive : l’enfant s’attache à elle et la suit partout. Toutes deux grandissent. À dix-neuf ans, Bongsun disparaît avec un vaurien. Gong Ji-young (L’échelle de Jacob, NB janvier-février 2016), dont Jiang est le diminutif, revient, dans ce roman autobiographique, sur le sort des déshérités dans une Corée pauvre, sous la pression d’une dictature forte. Ici elle raconte ses années d’enfance où, petite fille très précoce, elle scrutait le monde alentour. Monde enfantin où les relations de voisinage ne sont pas très faciles. Au travers du personnage de sa « grande soeur », le portrait de ces petites bonnes sans éducation, mal-aimées, battues, violentées, mais innocentes et travailleuses, pince le coeur. Une romancière très célèbre dans son pays, à l’écriture fine et légère qui se lit avec délices. (A.M. et J.D.)
Ma très chère grande soeur
GONG Ji-young