Le poĂšte Paul-Louis Lafarge dirige La Revue des Lettres dont il soigne avec exigence la ligne Ă©ditoriale. Malheureusement beaucoup dâabonnĂ©s ont fui Paris occupĂ© par les Allemands. 1941, Paris est vide, mais lui ne sâest pas rĂ©solu Ă quitter la capitale. La seule personne quâil voit rĂ©guliĂšrement est sa jeune secrĂ©taire, Colette. Solitaire, il rentre le soir dans son appartement froid dâoĂč il contemple avec obsession la vespasienne qui a Ă©tĂ© construite sous ses fenĂȘtres, et ses diffĂ©rents occupants.  MaĂźtre de confĂ©rences Ă lâUniversitĂ©, SĂ©bastien RutĂ©s (Monarques, NB octobre 2015) enseigne la littĂ©rature latino-amĂ©ricaine. Son hĂ©ros, aux goĂ»ts sordides, est un lĂąche qui ne prend pas position dans ce Paris sous lâOccupation. Son seul intĂ©rĂȘt, hormis la poĂ©sie qui sauvera le monde de sa laideur, câest la vespasienne et les gens qui la frĂ©quentent : un jeune homosexuel qui y fait ses passes, des soldats allemands, des ombres furtives. Sa passion Ă lui, ce sont des croĂ»tons de pain quâil y dĂ©pose afin quâils sâimbibent dâune urine quâil pourra humer avec dĂ©lices⊠MalgrĂ© quelques descriptions intĂ©ressantes de Paris et de la prĂ©sence allemande, lâauteur se complait dans un monde fangeux. (A.M. et B.T.)
La vespasienne
RUTĂS SĂ©bastien