Errant dans Paris et prêt à se jeter dans la Seine, Jacques Damour tombe sur son vieil ami Berru. Dix ans avant, tous deux avaient participé à la Commune. Jacques s’était fait prendre par les versaillais. Épargné parce qu’il n’avait pas de poudre sur les mains, il avait été déporté en Nouvelle Calédonie. Évadé et porté décédé, il avait parcouru le monde à la recherche d’un mythique enrichissement. À l’annonce de l’amnistie, le voilà de retour à Paris. Mais Berru lui annonce une mauvaise nouvelle : son épouse s’est remariée avec un boucher. Du coup, il achète un couteau et crie vengeance. Le scénario met en scène Émile Zola, recueillant la matière de sa nouvelle auprès de son amie Louise, la propre fille de Jacques, devenue une riche demie-mondaine, et de la bouche de Berru. Mêlant les époques, le récit montre d’emblée une partie du dénouement, mais distille progressivement les autres révélations, jusqu’à une chute désabusée. Ainsi se maintient l’intérêt à la lecture de cet épais volume agréablement illustré. Le dessin, un peu humoristique, sait saisir les ambiances contrastées des paysages parisiens ou exotiques et raconter tout un épisode de vie en quelques images. (P.P. et D.L.)
Jacques Damour; d’après Émile Zola
HENRY Vincent, HENRY Gaël