Un tueur en série parcourt Tel-Aviv, laissant auprès de chaque victime une arme ancienne et une mystérieuse inscription chaque fois différente. Le commissaire Yona Merlin, chargé de l’enquête, est aidé par un spécialiste en graffiti et une adolescente de dix-sept ans délurée mais un peu paumée. Elle identifie les citations qui proviennent d’un livre de Bruno Schulz, assassiné en 1942 par les nazis, et permet ainsi à l’enquête de démarrer. Associant très finement des méfaits censés se dérouler de nos jours et les faits présents dans la mémoire de l’immigration juive, Amir Gutfreund, décédé en 2015, construit un roman policier au fort niveau de tension. Les personnages tous pittoresques sont fort bien décrits, mais si nombreux qu’une certaine confusion s’installe et qu’on perd parfois le fil entre présent et passé. Il enquête dans les bas-fonds pleins de vie de Tel-Aviv, tout en visitant, pour les besoins de la recherche, Drohobycz en Galicie et New York. Prenant pour toile de fond la vengeance, conséquence inhérente aux atrocités subies naguère par les juifs, il met en lumière les difficultés rencontrées par l’équipe du policier, l’impatience agacée de sa hiérarchie et les pressions exercées par les médias. (J.M. et M.-N.P.)
La légende de Bruno et Adèle
GUTFREUND Amir