Un pique-nique arrosé d’orages sur les pentes d’un petit sommet du Massachusetts permet la rencontre d’Hermann Melville et de Nathaniel Hawthorne. Quinze ans les séparent. Melville, après cinq années en mer, travaille à son projet sur la baleine. Hawthorne vient de connaitre la consécration avec son roman La lettre écarlate. L’attraction est forte, la proximité profonde, l’échange léger et grave ; si les caractères divergent, l’entente est manifeste… Stéphane Lambert, romancier, essayiste, explore d’une façon singulière les correspondances entre les êtres. Ce dernier opus n’est pas une enquête journalistique, une biographie croisée, une analyse littéraire ou une auto-analyse, mais tout cela à la fois. S’invitant dans le binôme fraternel de ces héros traversés par la mélancolie, l’auteur en fait une caisse de résonance, se projette, se raconte et raconte les écrivains à travers les lettres du seul Melville, les passages arrachés aux deux oeuvres ou les fragments de son introspection. Amitié, incomplétude, solitude, écriture, identité, corps, désir, trouble homosexuel parviennent en évocation d’échos réfléchis. Et le lecteur, retenu par le récit, s’interroge : la méthode de l’exégète Stéphane Lambert oriente ? encombre ? affine son propos ? (C.R.P. et B.Bo.)
Fraternelle mélancolie : Melville et Hawthorne, une passion
LAMBERT Stéphane