Quelque part en LozĂšre par une fin dâhiver. La veille de leur retour prĂ©vu pour Paris, Marceau est partie sans crier gare, laissant le narrateur enfermĂ© Ă double tour dans la maison. Pourquoi ? Il renonce vite Ă le savoir aprĂšs avoir, sans conviction, tentĂ© un appel tĂ©lĂ©phonique. Commencent alors, en sortant par la fenĂȘtre, quelques jours dâerrance, de flottement, dans une campagne de fin dâhiver, ponctuĂ©s dâinsolites rencontres : un vieux paysan taiseux, un troupeau de moutons abandonnĂ©s sur lâalpage, un Ă©tonnant curĂ© du village qui le conduit Ă la gare de Mende, oĂč le bloque, un temps, une manifestation dâagriculteursâŠ
Curieux personnage : ballotĂ© par les Ă©vĂ©nements, presque Ă©tranger Ă ce quâil vit, mĂȘme pas dĂ©contenancĂ© par lâextravagance de ses propres choix, il est cependant happĂ© par lâincongruitĂ© des situations et des rencontres de son odyssĂ©e minuscule sans cyclopes ni sirĂšnes, quâil analyse avec humour. Quelles amarres ont Ă©tĂ© rompues ? LâĂ©lĂ©gance classique de lâĂ©criture, la pirouette romanesque du dĂ©nouement apprivoisent le lecteur qui se laisse entraĂźner par le rĂ©cit de cette aventure drolatique sur fond de terroir oĂč chacun pourra, qui sait, trouver un Ă©cho personnel. (C.B et F.E.)