Une quadragénaire célibataire, parisienne, affronte la journée du 15 août avec appréhension. Elle a décliné les invitations, prétextant les chroniques qu’elle doit écrire. Aujourd’hui, sa solitude lui pèse terriblement. Elle partage ses réflexions avec Grégoire, fidèle ami seul aussi, et Laetitia, voisine suicidaire et dépressive. La journée s’étire, la mise en garde de Grégoire contre les méfaits du célibat la déstabilise, jusqu’à la rencontre fortuite avec un collègue de ce dernier. Dans son premier roman, Julie Marx retrouve le style rapide, incisif, parfaitement maîtrisé, du blog. Les monologues, les quelques rencontres, les digressions teintées d’humour ponctuent le récit et évoquent les rituels qui aident à rester digne malgré l’esseulement. Une séance de massage permet de sentir sa peau se réveiller. Une visite à la cathédrale laisse espérer le réconfort d’une prière. L’adoption d’une plante verte est plus facile que celle d’un chat qui pourrait ne pas aimer en retour. L’autodérision permet de traiter ce sujet, douloureux pour beaucoup. Une lecture éclairante pour ceux qui ne soupçonnent pas les luttes quotidiennes de ceux qui n’ont pour amie que « Lady solitude ». (M.-P.R. et A.-M.D.)
La journée de la vierge
MARX Julie