Moi j’irai dans la lune et autres Innocentines

Sous la plume d’Obaldia, seize historiettes délicieuses déclinent l’enfance : espiègle, frondeuse, coquine et fraîche. On y croise Pétronille qui « aime mieux être un garçon », Antoinette et moi qui serons « des amants, des bouches, des bras », le petit frère de Zara qui a un zizi « toujours placé au bon endroit », mais aussi la marmite qui ronronne parce qu’on y a mis le chat à la place du lapin, grand-mère qui  « se courbe toujours vers la terre… pour mieux jouer à saute-mouton » avant de partir en « ouiquenne » pour « manger de la baleine ».   Rythmés, audacieusement rimés, ces poèmes au phrasé rapide, pleins d’entrain, enchantent par leur connaissance des enfants, le regard tendre qu’ils posent sur eux ; ils bousculent des tabous, ils se moquent de la vraisemblance, séduisent par leur inventivité.  Emmanuelle Houdart les accompagne des notes fraîches de ses illustrations : elle joue sur les doubles sens, la cocasserie des situations avec le trait impertinent qui est sa marque. Belle harmonie entre  deux créateurs  « pour enfants et quelques adultes ». (C.B.)