Il était à Diên Biên Phû. Vingt ans après, il revient à Hanoï, à la recherche de Maï qu’il a aimée, ces années-là. Il se souvient de leur rencontre, de leurs nuits où la peur n’avait plus prise, où l’absurdité de la guerre les délivrait tous deux d’un regard partisan… Il se souvient aussi de Diop, le Sénégalais qui lui a sauvé la vie. Pour revenir ici, il a laissé en France sa femme, meurtrie, et leurs enfants. La guerre dans ce qu’elle touche à l’intime : de là, le choix narratif de la remémoration pour construire, sur le fond du gâchis indochinois, l’histoire d’un amour absolu et d’une amitié sans faille. La force de ce roman est de suggérer que l’expérience de la mort apprend à aller à l’essentiel : la sincérité envers les autres et la fidélité à soi-même, au-delà des faux-semblants habituels. En quelle langue le dire ? Comme une sorte de monologue, ce récit épuré alterne prose et poèmes et les enchaîne dans une même scansion lyrique, celle du rap, celle aussi d’Aimé Césaire ou de René Char. (C.B. et M.-T. D)
Diên Biên Phù
OHO BAMBE Marc Alexandre