Dans le monde d’Abel, à l’âge de 12 ans, chaque enfant a la révélation d’un mot, qui le déterminera toute sa vie, qu’il doit garder secret mais déclarer officiellement. Angoissante loterie où on est plus ou moins bien loti ! Scandale au collège, « tabouret », le mot de la jolie Clara, s’exhibe sur le mur de la cour. Qui d’autres qu’elle le connaît ? Qui a osé ? Puis c’est au tour de celui d’Abel d’être dévoilé publiquement, mais est-ce bien le sien ?Du suspense dans ce roman habilement construit autour de l’attente par chaque adolescent de « son » mot secret et autour des « fuites » qui surviennent et servent l’intrigue. Mais aussi une intéressante critique de l’étiquetage dont chacun de nous peut faire l’objet, déterminisme paralysant, auquel l’auteur oppose un démenti, celui de la liberté d’être autrement et d’échapper à un « pseudo-destin ». La révolte juvénile de l’adolescence y est légitimée. (A.D. et C.B.)
Le mot d’Abel
PETIT Véronique