Une cinquantaine de « petites histoires vraies » composent cette libre fresque couvrant l’enfance et l’adolescence d’Alain Claude Sulzer (Post-scriptum, NB octobre 2016). Elles ressuscitent, sans ordre précis de 1953 à 1969, la vie d’une famille modeste en Suisse alémanique, un pays alors prospère et conventionnel. Avec une distance ironique, parfois tendre, parfois féroce, une partie de ces textes décrit avec talent la façon dont la candeur enfantine ou la rébellion adolescente contournent et débordent en permanence des règles désuètes et étriquées. D’autres analyses plus graves évoquent la naissance de certaines inclinations chez le futur romancier, ou insistent sur la violence involontaire d’un père artiste raté et d’une mère romande, déçue par son mariage, qui, pour s’affirmer, refuse de pratiquer la langue du pays. Déjà publiées dans des quotidiens, ces brèves observations ont été réunies et remaniées par l’écrivain en vue d’en faire un livre. Une certaine génération s’y retrouvera avec attendrissement. L’ensemble est nostalgique, de bonne qualité littéraire mais suranné et un peu fade. (A.Lec. et M.S.-A.)
La jeunesse est un pays étranger
SULZER Alain Claude