Ă dix-neuf ans, il part en Asie centrale pour un long voyage, de la Mongolie au Tibet, dans des conditions plus que prĂ©caires : c’est le dĂ©part vers un ailleurs inconnu des circuits touristiques. Sa gĂ©ographie personnelle lui ouvre dĂ©sormais les grands espaces, l’Eurasie jusqu’Ă Vladivostok, les sommets des Andes… Ă l’automne, il va de la MacĂ©doine Ă la Hongrie, recommande Malte en mars, aborde aux Orcades, aux Shetland, revient pour repartir…  Sauf pour le premier, davantage dĂ©taillĂ©, ses rĂ©cits vagabonds illustrent surtout une rĂ©flexion exigeante. CĂ©dric Gras (La mer des Cosmonautes, NB avril 2017) est nĂ© en 1982 ; les explorations, les dĂ©couvertes, les zones blanches des cartes appartiennent au passĂ© mĂȘme si la rĂ©alitĂ© reste toujours fantasmĂ©e. Il a dĂ» apprendre Ă voir le monde tel qu’il est, abandonnant les images pour son seul regard. Il se nourrit des paysages, de solitude, de l’heureux accord d’une rencontre, continue sa route Ă l’Ă©cart des voyageurs « raisonnables » et des hĂŽtes encombrants, apprend le russe Ă Omsk, dort dans les yourtes… Le vocabulaire est prĂ©cis, presque prĂ©cieux, les phrases polies et repolies rendent toutes les nuances d’une pensĂ©e subtile, originale, poĂ©tique. Cette « invitation au voyage » donne Ă voir d’autres lointains. (M.W. et V.M.)
Saisons du voyage
GRAS CĂ©dric