Venue d’Afrique de l’Ouest, la famille Songoli vit depuis six ans dans un quartier bourgeois de Londres. Muna, une orpheline de quatorze ans, est la bonne à tout faire de la mère, l’esclave sexuelle du père et le souffre-douleur des deux garçons. Les sévices corporels, pour un rien, sont terriblement violents. Mais le jour où le cadet ne rentre pas de l’école, la police vient enquêter. Vite, il faut sauver les apparences. On remonte Muna de la cave où elle est confinée : ce sera la troisième enfant du couple, prétendument demeurée et mutique. Dix ans après la publication de son précédent thriller (L’ombre du caméléon, NB juillet 2008), Minette Walters fait toujours frémir et cauchemarder. Le fait divers familial, horrible mais presque banal, qui sert de point de départ, s’emballe dans un huis clos halluciné et oppressant. L’auteure joue avec nos nerfs jusqu’à un duel ultime dans lequel victime et bourreau sont quasiment interchangeables. Ni morale ni pitié. La violence subie engendre la monstruosité ; la rage et la vengeance remplacent la résilience. Mais de quel côté penche le lecteur ? Bonus : la romancière propose deux fins différentes à ce roman noir et macabre aux lueurs démoniaques. (T.R. et M.-C.A.)
Dans la cave
WALTERS Minette