En décembre, il neige à Pékin. Sun descend sa poubelle dans la rue, il est égorgé par trois individus soupçonnés d’être des Ouïghours musulmans. Un autre Pékinois subit le même sort. Ils étaient tous deux passionnés par l’étude du sol. Un troisième, patron d’une entreprise de construction, est assassiné. Le lieutenant de police Ma dirige son enquête vers le secteur du bâtiment. Il découvre de graves malversations et la corruption à tous les échelons. MI Jianxiu, pseudonyme de Michel Imbert (Marche rouge montagnes blanches, NB mars 2015), connaît bien la Chine et situe son roman au moment où, sortie de l’époque Mao, elle se développe à grands pas. Les habitations traditionnelles sont détruites, les immeubles sortent de terre et tout est bon pour s’enrichir. Les moeurs se libèrent, la drogue fait des ravages, les minorités musulmanes inquiètent les Pékinois qui, malgré tout, les exploitent. Une histoire sentimentale assez classique et une intrigue policière bien menée servent de cadre à une visite de Pékin dans ses coins et recoins, parfois mal famés. L’auteur de ce polar asiatique élabore une critique sévère des milieux politiques, administratifs et économiques. Les événements de Tiananmen sont dans tous les esprits, mais la lutte des étudiants pour la démocratie, oubliée. (V.M. et A.-M.D.)
Pékin de neige et de sang
MI Jianxiu