Le Blanc du roi

BICOCCHI Clemente

RĂ©alisateur en perte de vitesse, Clemente Bicocchi accepte la commande d’une compatriote : filmer le mausolĂ©e controversĂ© de Pierre Savorgnan de Brazza Ă  Brazzavile pour rĂ©habiliter sa mĂ©moire. Explorateur Ă©mĂ©rite, naturalisĂ© français par Jules Ferry, ce fin connaisseur du Gabon fut mis Ă  la retraite prĂ©cipitamment pour s’ĂȘtre opposĂ© Ă  la colonisation et l’exploitation incontrĂŽlĂ©e des ressources du pays.  Pour illustrer son pĂ©riple qui va se transformer en une expĂ©dition chaotique Ă  la dĂ©couverte du royaume TĂ©kĂ©, l’auteur intercale dans son rĂ©cit des lettres de Pierre Savorgnan, partisan de l’échange et du dialogue avec les peuples et farouchement en dĂ©calage avec les concessionnaires avides de profits dans l’exploitation des extraordinaires richesses naturelles du pays. L’Afrique du quotidien avec son lot de corruption, de dĂ©sordre, d’insalubritĂ© et de croyances, dans un journal de voyage factuel et sans profondeur. Une Ă©criture trĂšs pauvre et un regard naĂŻf sur ce pays corrompu et Ă  la dĂ©rive. La lĂ©gende de Pierre Savorgnan et la persistance des croyances et rites TĂ©kĂ© auraient mĂ©ritĂ© plus de dĂ©tails que la pauvre narration d’une expĂ©dition africaine mal prĂ©parĂ©e. Dommage. (M.-F.C. et S.D.)