Il est peu banal ce café grec fréquenté par des lecteurs assidus, qui y disposent d’un choix de livres pour assouvir leur passion. Éole, le patron, y règne avec bonhomie et fermeté. Chaque jour, de grands auteurs disparus et, surtout, des héros d’oeuvres célèbres s’y montrent. Certains sont des habitués. La plupart, cependant, n’y font qu’une brève apparition, pour se plaindre parfois de leurs auteurs, avant de regagner les pages dont ils se sont échappés. Dans ce grand défilé venant de toutes les littératures occidentales, on remarque Balzac, Proust, Hemingway, Hamlet, Julien Sorel et Fabrice del Dongo qui se détestent, Gatsby, Raskolnikov, Godot. Client fidèle et témoin critique, le jeune narrateur interpelle parfois ces revenants, avec une véhémence que doit calmer Éole. Ce récit vif et parlé de l’auteur grec Dimítris Stefanákis (Jours d’Alexandrie, NB mai 2011) fait preuve d’une plaisante originalité et on y trouve des remarques intéressantes et inattendues. L‘intérêt est l’étrangeté, et le lien entre auteurs et personnages, voire entre les différents écrivains ; un jeu littéraire plutôt qu’une analyse approfondie. (P.S. et E.B.)
Au café d’Éole
STEFANÁKIS Dimítris