La fin du monde est plus compliquée que prévu

THOMAS Franck

En prenant le pouvoir, l’héritier adolescent du dictateur nord-coréen lance un ultimatum : dans sept jours, 500 mini-bombes atomiques disséminées à la surface du globe exploseront. Branle-bas et sidération à l’ONU. Grosjean, l’émissaire français nouvellement parachuté, cherche à faire bonne figure. Dans une petite ville bretonne, Sylvestre, traducteur misanthrope féru de modélisme, se verrait bien en sauveur de l’humanité. Ils vont être nombreux à lui mettre des bâtons dans les roues, volontairement ou non. L’échéance apocalyptique approche, la situation dégénère.  Pour son premier roman, Franck Thomas choisit de rire de l’angoisse née de l’actualité menaçante et de la surenchère de nouvelles déprimantes. Il fait vivre intensément et dangereusement ses nombreux personnages haut en couleur, dont les histoires alternent et s’entrecroisent avant de se rejoindre dans un dénouement aussi abracadabrant que le reste. L’humour passe par les situations et par la langue : scènes d’action cinématographiques, vaudeville gentiment trash, comédie loufoque et picaresque, jeux de mots, dialogues percutants, faconde enthousiaste ; le tout assaisonné d’une pincée de fantastique et d’un soupçon de satire sociale. Ce mélange de genres, cette abondance, cette ironie, peuvent rebuter, ou amuser et séduire, car l’auteur ne s’impose aucune limite. (T.R. et M.D.)