Dans les années soixante, après la déstalinisation, le régime communiste tchécoslovaque connaît un début de libéralisation qui débouche sur le « Printemps de Prague ». C’en est trop pour l’URSS. Les 20 et 21 août 1968, les armées du pacte de Varsovie envahissent le pays, mettant une fin brutale aux réformes et à l’arrêt de la censure. Un étudiant en philosophie, Jan Palach, espérant réveiller ses concitoyens de leur passivité, s’immole par le feu en janvier 69, à Prague, place Venceslas. Ce n’est qu’en 1989 que disparaîtra le système soviétique… Par quels chemins passe un garçon de vingt ans sérieux et travailleur, qui décide de sacrifier sa vie, non pour tuer, ni pour détruire, mais simplement pour s’installer durablement dans la mémoire collective ? Il incarne l’immense déception d’une génération qui voit retomber son pays sous une chape de plomb après l’espoir d’un « socialisme à visage humain ». C’est le propos d’Anthony Sitruk, dans une recherche et une réflexion intéressantes, qu’il poursuit en précisant que les sources ne sont pas toutes avérées. Il rappelle un axiome bien connu : « Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende. » (D.A. et M.S.-A.)
La vie brève de Jan Palach
SITRUK Anthony