Réveillon 1968. Alors que la tempête se déchaîne, douze détenus, prenant des gardiens en otage, s’évadent d’Old Lonesome, prison forteresse d’une ville du Colorado. Le directeur de la prison lance à leurs trousses tous les matons et, en particulier, Jim, un traqueur redoutable. Deux journalistes locaux suivent la chasse pour en tirer une bonne histoire. Aucune lueur d’espoir dans ce récit à la fin apocalyptique. En soixante-trois chapitres, où alternent les points de vue des évadés, du traqueur, des journalistes, etc., Benjamin Whitmer (Cry Father, NB juin 2015) suit cette cavale dévastatrice. Peu à peu, se dévoilent les histoires des détenus et des gardiens, tous confrontés dès l’enfance à la misère, aux abus, à la drogue. Comme le conclut une héroïne : « Il n’y a rien dans ce monde qui vaille qu’on vive pour lui, mais on le fait quand même. » Impossible de lâcher ce roman à l’écriture nerveuse, triviale et imagée. Les personnages, complexes, ambivalents, ne peuvent échapper ni à la prison ni à la ville ni à cette Amérique coupée du reste du monde où règne, incontrôlée, la violence la plus barbare. Un grand roman noir. (C.P. et L.D.)
Évasion
WHITMER Benjamin