Les meilleurs amis du monde

La nuit du vernissage de l’exposition de son père, célèbre photographe de guerre, Noah, jeune garçon atteint d’un cancer gravissime, est repêché dans un canal de Bristol dans un état critique. Le policier chargé de l’enquête se heurte au mutisme obstiné de son meilleur ami Abdi, fils d’émigrés somaliens, présent sur les lieux. Que s’est-il passé ?  Bien plus que l’intrigue proprement dite, ce sont les personnages, leur vécu et leur ressenti qui intéressent Gilly Macmillan (La fille idéale, NB mai 2017). C’est avec beaucoup de finesse qu’elle décrit cette amitié insolite entre un adolescent anglais issu d’une famille aisée et ce jeune Somalien dont la famille a passé des années dans des camps de réfugiés. Une amitié fondée sur des sentiments complexes de part et d’autre où les intentions ne sont pas toujours complètement pures et où les différences de culture influent sur les comportements. Elle excelle à faire monter peu à peu la tension en agissant par petites touches, en conduisant son intrigue avec tact et finesse, en montrant comment les interactions réciproques conduisent à un dénouement qui surprend. Un livre fort. (J.M. et M.-N.P.)