Jours de dèche

Récit autobiographique d’un homme d’une soixantaine d’années, longtemps suicidaire, galeriste parisien, figure en vue du monde artistique. Il est maintenant dans la dèche et raconte sa dégringolade quand il est expulsé, sa ménagerie (chatte et chiens de race, aras flamboyants – « enfants » qu’il adore bien plus que ses fils) est placée à la SPA ; lui échappe à la rue grâce à un bon de logement dans l’hôtel d’une banlieue peu accessible, expédition inhabituelle pour lui. Cette chronique au jour le jour narrant par le menu son quotidien misérable peut intéresser. Aucune vexation, aucune déception, aucune péripétie de ce chemin de croix ne sont épargnées au lecteur. Les phrases s’enchaînent sur un ton neutre, sans apitoiement personnel. On rit jaune ici ou là, on admire le calme placide et l’endurance de cet homme cultivé, fier de lui, qui se métamorphose peu à peu. Les aides sociales sont épinglées avec une bienveillante ironie. Il lui reste l’écriture pour s’en sortir – peut-être?  (M.-A.B. et A.Le.)