Sept ans de silence

Denver, 2008. Trente-et-un cadavres sont retrouvés enterrés sous le garage de Jacky Seever grâce aux efforts combinés de deux inspecteurs de police et d’une journaliste. Arrêté et confondu, le meurtrier est condamné à la peine capitale. Sept ans plus tard, trois femmes qui ont bien connu Seever sont assassinées dans des conditions qui ressemblent en tous points au mode opératoire du serial-killer. Le trio, qui surmonte difficilement ses traumatismes anciens, se retrouve pour élucider cette nouvelle affaire.  Joann Chaney signe un premier roman original et brillant, confrontant de façon très subtile le passé et le présent. D’un style efficace sans brio, elle fait alterner des chapitres spécifiquement consacrés aux différents personnages de l’histoire, qui apparaissent complexes et profondément humains avec leurs certitudes, mais aussi leur part d’ombre et de non-dit. Le lecteur, aidé de clins d’oeil drolatiques du narrateur, a ainsi toutes les cartes en main pour comprendre l’implication de chacun au moment des faits anciens et éclairer le présent face aux stigmates laissés par tant de barbarie. L’auteur ne s’attarde pas trop sur les descriptions des sévices et tortures infligées aux victimes. Un suspense bien conduit entraîne jusqu’à un retournement de situation inattendu. (A.-M.G. et S.D.)