Avec toutes mes sympathies

« Sans sa mort, ce livre n’aurait jamais existé ». Olivia de Lamberterie écrit pour chérir son frère disparu, le raconter avec tendresse, avec folie, avec humour, dire la vie à ses côtés et sa fierté de soeur. Depuis longtemps Alex avait le suicide pour compagnon mais se forçait à vivre. La mémoire d’Olivia joue à saute-mouton, de Montréal aux vacances à Cadaquès, de l’enfance grand-bourgeoise aux étés solaires, du semblant d’harmonie à l’hôpital psychiatrique, du rire au sanglot. Du bout de la plume, la critique littéraire assemble les morceaux du puzzle en épousant les contrastes de ce frère lumineux au coeur sombre dont l’immense amour qui l’entourait n’a pas suffi à contrer la nostalgie qui avait emporté nombre des hommes de la famille. Avec générosité, la journaliste livre beaucoup d’elle-même et de sa passion pour la lecture dans des feuillets intimistes, parfois joyeux, souvent douloureux, à l’écriture sobre. La douleur s’est muée en douceur et les pages de ce récit triste et beau laissent une forte empreinte. (Maje et M.-F.C.)