Après avoir obtenu l’annulation de son mariage avec le roi de France Louis VII, Aliénor, duchesse d’Aquitaine, a épousé Henri Plantagenet, autre vassal de ce monarque, et en a eu cinq fils. Se sentant bridée par cet époux devenu roi d’Angleterre, elle incite ceux de ses fils devenus adultes à se rebeller contre leur père, avec l’aide de son premier mari. Le succès semble assuré, mais cette coalition tourne au désastre. Les fils font allégeance à leur père et renient leur mère qui sera emprisonnée seize ans. Comme narrateur de ce récit romancé des années sombres d’Aliénor, Clara Dupont-Monod (Le roi disait que j’étais diable, NB octobre 2014) choisit Richard, le fils le plus lucide, le futur Coeur de Lion. Mais son héroïne s’exprime aussi. Plus qu’aux faits, la romancière s’attache à la psychologie connue ou supposée des acteurs de ce drame, principalement celle de cette reine résolue à tout prix à conserver sa souveraineté sur son puissant duché et ses autres fiefs français. Le portrait de cette femme de pouvoir, érudite, entretenant une cour toulousaine raffinée, supportant des situations tragiques et conseillant vaillamment le « troisième de sa nichée », force l’admiration. (P.S. et D.D.)
La révolte
DUPONT-MONOD Clara