Rima, une jeune Syrienne, souffre depuis sa naissance d’un besoin compulsif de marcher. Elle vit reliée à sa mère par une corde et passe pour folle et muette. En 2013, lors d’un contrôle à un check-point, un soldat la blesse et tue sa mère. Son frère, qui a choisi le camp des rebelles, l’entraîne dans la clandestinité et la résistance. Lors du siège sanglant de la Ghouta, ils trouvent refuge dans un souterrain où Rima écrit son histoire. Samar Yazbek a écrit en 2016 un témoignage saisissant sur la révolte contre le régime de Bachar el-Assad, dans Les Portes du néant (NB avril 2016), ouvrage récompensé par le Prix du Meilleur livre étranger. Dans ce nouveau roman, l’adolescente – la narratrice – que son infirmité condamne à vivre en prisonnière, évoque dans une fable poétique son triste sort. Cette héroïne candide interpelle en permanence le lecteur, découvre la réalité tragique de la guerre, mais la revisite en la dessinant et en la sublimant grâce à ses réminiscences littéraires. Son récit ne nous épargne aucune des horreurs commises par un régime criminel, l’attaque au gaz chimique étant de loin la plus révoltante. Un récit prenant et efficace… (A.K. et A.-M.D.)
La marcheuse
YAZBEK Samar