Juan Pablo, étudiant mexicain boursier, rejoint Barcelone pour poursuivre un doctorat, accompagné de Valentina, sa fiancée. Un cousin, mort assassiné sous ses yeux, l’a entraîné dans une combine mafieuse de narcotrafiquants, impliquant corruption, meurtres et séduction d’une fille de politicien véreux. Bientôt, Valentina s’enfuit, survit difficilement dans une Barcelone bigarrée pendant que Juan Pablo essaie de comprendre. Les choses se compliquent progressivement et dangereusement. Juan Pablo Villalobos (Les Temps perdus, NB mars 2016) a reçu le prix Herralde en Espagne pour ce roman polyphonique. Le héros naïf rédige un roman, sa mère éplorée lui écrit, Valentina s’exprime dans un journal intime et du cousin parviennent des lettres posthumes. L’exercice de style est sophistiqué mais peut marcher. Décrivant magistralement l’ambiance d’une ville cosmopolite et interlope, la satire épingle avec virulence les liens entre trafiquants en tout genre, politiciens et policiers, la corruption généralisée et la bêtise des malfrats. Les personnages bien typés, l’absurdité de certaines péripéties, la prétention pédante du monde universitaire ridiculisée, tout cela fait de ce texte foisonnant, à l’humour noir un peu forcé, une oeuvre originale. La langue est percutante, les grossièretés abondent parfois et la fin est déroutante. Il faut se laisser porter… (S.La. et B.T.)
Personne n’est obligé de me croire
VILLALOBOS Juan Pablo