Iris est morte : lâadolescente, harcelĂ©e sur le Net par un groupe de quatre collĂ©giens, sâest suicidĂ©e. Ses parents se sont murĂ©s dans le chagrin, comme anesthĂ©siĂ©s par le travail ou par la foi. Sa soeur aĂźnĂ©e a rĂ©agi autrement : par la rĂ©volte.  Dans cette fiction coup de poing, Gwladis Constant donne la parole Ă la victime. Ă lâautre victime, celle qui est broyĂ©e par lâabsence dĂ©finitive de sa cadette et qui refuse lâinjuste impunitĂ© de ses « bourreaux », qui refuse leur oubli, les traque, les harcĂšle sur les mĂȘmes rĂ©seaux qui ont servi de support Ă leurs jeux pervers. Il sâagit moins de vengeance que dâune volontĂ© obsessionnelle et sans concession dâimposer au quatuor le souvenir empoisonnĂ© de sa responsabilitĂ©. Le texte est bref, lâanalyse des ressorts de lâaction, juste, sobre, tranchante, au-delĂ de lâĂ©motion. Lâobjectif est, lâauteur sâen explique en fin dâouvrage, de faire passer le lecteur dâune conscience diffuse Ă la pleine conscience de ces tragĂ©dies Ă©vitables. MalgrĂ© un ton volontairement froid qui exclut l’Ă©motion, la lecture de ce roman militant est nĂ©cessaire. (C.B. et A.T.)
Lettre aux bourreaux de ma soeur
CONSTANT Gwladys