En avril 1988, en pleine campagne prĂ©sidentielle en mĂ©tropole, un groupe dâindĂ©pendantistes Kanak mĂšne une attaque contre la gendarmerie de lâatoll dâOuvĂ©a. Son leader charismatique, Alphonse Dianou, musicien, ancien sĂ©minariste, disciple de Gandhi, est militant non-violent. Une prise dâotages retentissante, non prĂ©mĂ©ditĂ©e, se soldera aprĂšs 12 jours de rĂ©tention dans une grotte par un bilan de vingt et un morts.   Pour comprendre, Ă trente ans dâĂ©cart, cette figure de la lutte anticoloniale, Joseph Andras (De nos frĂšres blessĂ©s, NB juin 2016) mĂšne des interviews auprĂšs des proches et des compagnons de lutte survivants, dans un scrupuleux respect des traditions locales. Une rĂ©flexion Ă©clairante sur les racines du mouvement indĂ©pendantiste oĂč les voix des locaux se confondent. Le compte rendu des Ă©vĂ©nements, relatĂ© par des sources militaires ou journalistiques, sâintercale au portrait parfois contradictoire de cet homme engagĂ© de vingt-huit ans. Le compte Ă rebours de la tragĂ©die collective sâĂ©grĂšne inexorablement dans de courts chapitres en italique. Cette biographie chorale courageuse apporte un Ă©clairage nouveau au moment du rĂ©fĂ©rendum sur lâautodĂ©termination de novembre 2018.
Kanaky : sur les traces d’Alphonse Dianou
ANDRAS Joseph