Mexique. 1946 : Yago, anarchiste espagnol réfugié, croise un ex-ami devenu son pire ennemi. Comment lui échapper, d’autant qu’il est désormais père de famille ? Quasi impossible ! 1997 : Omar, témoin de l’assassinat de sa maîtresse et d’un de ses rivaux, n’a d’autre solution que de fuir. Deux générations, pour des motifs différents mais aux destins parallèles, sont plongées dans le climat de violence de la guerre d’Espagne et du Mexique. Antonio Ortuño (La file indienne, NB décembre 2016) décrit à nouveau la corruption qui règne en maître dans son pays, aujourd’hui comme hier, le récit faisant des allers-retours de 1923 à 2014. Il aborde un sujet peut-être un peu oublié : l’immigration espagnole au moment du franquisme, alors très peu appréciée des « blancs ». Avec réalisme, il trace le portrait de ses héros, souvent à travers des dialogues et des récits très crus – couleur locale oblige ? – mais non sans humour. Moitié thriller, moitié roman politique, évoquant les affrontements bien réels entre anarchistes et communistes espagnols, ce roman entraîne dans une spirale parfois haletante où il est conseillé aussi de bien suivre les repères chronologiques. Un thème intéressant et une écriture énergique qui colle bien au sujet. (L.D. et M.-C.A.)
Méjico
ORTUÑO Antonio