Kaplan

GENDRON SĂ©bastien

Le Leeton s’ouvre comme un oeil dĂ©mocratique au milieu des terres du Cushinberg oĂč la tyrannie rĂšgne avec fĂ©rocitĂ© depuis 30 ans. Kaplan, tueur de haut vol, est expĂ©diĂ© comme cheval de Troie pour dĂ©stabiliser cette rĂ©sistance offensante. Mais, Ă  l’atterrissage laborieux au-delĂ  du mur isolant Leeton, l’agent est recueilli par Rimbolt et des jeunes, embrigadĂ©s dans une milice jusqu’à leur 16 ans. Bien informĂ©s, ils lui font dĂ©couvrir la ville et les rumeurs de disparition d’enfants – sacrifiĂ©s ?  Prise de conscience politique pour l’adulte qui redĂ©couvre des souvenirs enfouis, comme pour l’adolescent qui s’interroge sur le fonctionnement du Leeton. Ce jeu de rĂŽles se dĂ©roule dans un cadre monumental conçu par Schuiten oĂč l’on dĂ©couvre Ă  chaque rue, chaque quartier un nom Ă©vocateur : Kaplan l’espion, Rimbolt qu’on relit volontiers Rimbaud. Manipulations, enfumages soutiennent un suspense trĂšs intellectuel qui s’achĂšve par un tour de passe-passe dans la veine d’Hitchcock ou Le CarrĂ©. (R.F. et A.T.)Â