Le bruit du dégel

BURNSIDE John

Kate, étudiante en arts cinématographiques, s’enlise dans l’alcool et la drogue après la mort de son père. Dans la ville universitaire américaine de Scarsville, elle frappe à la porte d’inconnus pour mener des enquêtes qui nourrissent l’inspiration de son compagnon, un artiste fantasque et instable. Elle en vient ainsi à rencontrer une certaine Jean Culver qui se propose de l’arracher à ses addictions en lui racontant des histoires, à condition qu’elle reste sobre.  Ce roman de John Burnside (L’été des noyés, NB octobre 2014) est construit à partir de récits enchâssés et tient en haleine, en distillant peu à peu les histoires de Jean, une « Schéhérazade moderne », dont l’ambition est de ramener à une vie saine son unique auditrice, en perte de repères. Dans ces histoires initiatiques, la narratrice dispense à la jeune femme toute une réflexion sur les guerres et les valeurs américaines du XXe siècle, à travers les parcours de personnages engagés et rebelles. Dans ce roman très dense, les nombreuses références littéraires et philosophiques, notamment sur le bonheur, le regard empathique porté sur la cause animale ne laissent pas indifférent.  (A.K. et A.Be.)