Jean sans Terre

Malchanceux petit dernier, Jean subit les déchirements familiaux, connaît une succession difficile, puis la perte des territoires angevins et normands, en luttant contre Philippe Auguste. Il doit se soumettre au Pape Innocent III et surtout concéder aux barons révoltés par les prélèvements fiscaux liés à la guerre, la Magna Carta, la grande charte fondatrice des libertés anglaises, en 1215. Un génie administratif et une relative efficacité compensent chez Jean un caractère fourbe et tyrannique.  Spécialiste de l’histoire médiévale britannique, Frédérique Lachaud livre une analyse exhaustive des innombrables péripéties du règne, période d’instabilité, de trahisons et de guerres permanentes. Cette somme décrit un personnage complexe, mal aimé et mal jugé, mais sachant s’entourer, soulève des problèmes essentiels de gouvernement, d’organisation, de transmission puis de limitation des pouvoirs. Les conséquences du document signé ont été capitales dans le monde anglo-saxon et dans le domaine du droit et des institutions, parce qu’il s’agissait de concessions majeures, s’en prenant aux prérogatives royales. Un exercice différent de la royauté et de la justice en découle. Hélas une documentation trop riche, des répétitions et des longueurs réservent cet ouvrage à une petite minorité. (S.La.)