Darnand ! Un nom que tous connaissent ! Juillet 1918. Darnand, avec quelques soldats, se porte volontaire pour une mission difficile. Mission totalement réussie. Il rapporte sur son dos Ange Servaz blessé pendant le combat. Le général Pétain en personne décore de la Légion d’Honneur le héros. Nulle mention des soldats allemands qui se rendaient et furent éliminés sur son ordre. La guerre finie, Darnand rempile pour deux ans contre les troupes de Mustapha Kemal en Turquie. Puis l’ennui le gagne. Il devient membre de l’Action Française, de la Cagoule, conspire contre la République en tant que monarchiste. Arrêté avec ses hommes, il fait quelques mois de prison. Ange Servaz y reste un an de plus. Puis la deuxième guerre mondiale éclate, Darnand rejoint Pétain et le régime de Vichy. De prime abord, Darnand apparaît courageux, se moquant du danger, mais l’entre-deux-guerres souligne surtout son antisémitisme, son anticommunisme et sa violence. Bedouel choisit de le présenter en parallèle avec Servaz, plus bienveillant, moins brutal. Nous les retrouverons certainement dans le tome suivant de cette trilogie comme le montre le passage dans lequel Ange répond aux questions de militaires. Le dessin de Perna au trait vif et précis convient exactement à la dynamique du récit qui retient bien l’attention. (C.D.)
Le bourreau français (Darnand ; 2)
PERNA Patrice, BEDOUEL Fabien