À travers la nuit et le vent

Dans les années trente à Berlin, face à un antisémitisme de plus en plus violent, la famille Steiner quitte l’Allemagne pour la France et s’installe dans la Drôme où elle espère trouver un avenir plus serein et commencer une nouvelle vie. Seul le jeune David est resté sur place pour continuer ses études. De tendres sentiments le lient à Hannah Ritter, une amie d’enfance avec laquelle il a grandi. En 1938, se sentant menacé, il rejoint ses parents, laissant sa fiancée avec l’espoir de la retrouver rapidement.  Françoise Bourdon, auteur de nombreux romans de terroir (Le maître de Castellar, NB juillet-août 2017), donne de l’ampleur à son récit en s’attaquant aux pages les plus douloureuses du XXe siècle. Le roman, bien construit, tisse adroitement une histoire à deux voix mêlant les destins tragiques de ses héros dans une époque tourmentée. Elle brosse avec sensibilité et poésie la campagne provençale toute de paix et de lumière en opposition avec les sombres drames qui se jouent à Berlin. Malgré un thème rebattu et l’invraisemblable coïncidence qui clôt le récit, le savoir-faire de la romancière entretient l’intérêt.