Les Meunier et les Coquillaud se retrouvent tous les mois dâaoĂ»t Ă Saint-AndrĂ©-de-Gironde. Deux couples et leurs enfants, soudĂ©s par une de ces amitiĂ©s solides que conforte le rituel estival dâintimitĂ©, de connivence. Quoique ! Quand les Coquillaud divorcent, la belle image se fissure dans un non-dit complice. La vie continue, dĂ©senchantĂ©e, avec son lot de drames, lestĂ©e de mensonges qui conduisent Claire Ă enquĂȘter.
 Laurence Teper exploite Ă merveille le romanesque de situation : elle construit avec virtuositĂ© un puzzle Ă deux entrĂ©es : lâentrĂ©e Meunier et lâentrĂ©e Coquillaud. Les piĂšces sont Ă©videmment mĂ©langĂ©es pour le plaisir du lecteur : qui est le pĂšre de Claire ? Quel passĂ© – collabo ou rĂ©sistant – a dĂ©cidĂ© du destin des uns et des autres ? La psychanalyse peut-elle aider lâhĂ©roĂŻne adulte Ă percer lâabcĂšs du roman familial ? ClichĂ©s, certes, mais la vie en est-elle exempte ? On est pris par cette histoire-miroir. MĂ©lodrame, vaudeville ou tragĂ©die ? Câest un rĂ©cit de vie aux personnages denses, qui sonnent vrai. En mĂȘme temps on jubile devant lâhumour ravageur de la romanciĂšre qui joue avec les codes du feuilleton de naguĂšre ou des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es de maintenant. (J.G. et C.B.)