L’amour à la page

Dépité par l’échec commercial de son premier roman publié, Franck Thomas, qui se considère comme le génie littéraire méconnu de ce siècle, repart à la recherche d’une maison d’édition digne de son talent. Il doit vite rabattre ses prétentions pour pouvoir vivre, et accepter d’être le prête-plume anonyme de Julia Linua, une illustratrice à succès incapable d’écrire le texte de son prochain roman graphique. Les relations entre les deux co-auteurs commencent très mal… Lui-même déjà auteur d’un premier roman publié (La fin du monde est plus compliquée que prévu, NB septembre 2018), Franck Thomas conte les mésaventures éditoriales de son personnage-homonyme sur le ton de la charge bouffonne. Il multiplie à plaisir les procédés littéraires : jeux de miroirs déformants entre réel et imaginaire, roman en train de s’écrire, histoires dans l’histoire. Le récit part dans tous les sens, mêle dézingage et sarcasme, accumule les situations absurdes, les péripéties burlesques et les quiproquos jusqu’à un final hellzapoppinesque qui laisse in extremis une toute petite place au romantisme rédempteur ! Trop clownesque pour n’être qu’un méchant libelle sur les milieux artistiques,  trop peu sérieux pour une réflexion profonde sur le métier d’écrivain. (E.M. et T.R.)