Ultime preuve d’amour

Alger, avril 1962 : Inès, seize ans, s’apprête à retrouver Pierre au grand hôtel Aletti, et à lui faire cadeau de sa virginité… Elle est musulmane, d’une famille rigoriste ; lui, pied-noir, farouche défenseur de l’Algérie française, a adhéré à l’O.A.S. Ils se connaissent depuis le jardin d’enfants, habitent deux appartements contigus dans le même immeuble, et s’aiment passionnément. La suite des événements les sépare…  Michel Canesi et Jamil Rahmani (Bien portant avec la médecine du prophète, NB avril 2019), tous deux médecins, l’un français, l’autre algérien, exploitent ici leur parfaite connaissance de l’Algérie et de son histoire. Ils exaltent l’amour de la ville d’Alger qui anime leurs héros, et montrent les barrières infranchissables entre Algériens musulmans et Français pied-noir, pourtant attachés à la même terre ; ils composent une intrigue cornélienne : une femme aimée par deux hommes. Que les personnages succombent aux vertiges de l’amour ou expriment des sentiments politiques ou patriotiques, le ton est toujours juste et vrai. Le roman est écrit à quatre voix : Pierre, Inès, Mohaud (liftier de l’hôtel), et Rachid qui a épousé Inès. L’alternance des points de vue allège et rythme ces pages qui se lisent avec plaisir. (E.L. et B.Bo. )