Envoyer SMS et mails, communiquer sur les réseaux sociaux, consulter Google, ces actes quotidiens fournissent à l’État, associé aux entreprises privées aux USA, d’innombrables données gratuites, captées, stockées, analysées, utilisées à des fins sécuritaires ou commerciales. Dans la cage de verre du Web, chacun épie l’autre, est pisté, l’objectif de la société de surveillance étant de tout connaître de nous. Nous ressemblons à des prisonniers en liberté conditionnelle munis d’un bracelet électronique. Bernard Harcourt, professeur de droit, cherche dans l’histoire, la science-fiction, les prémisses de cette situation. En s’appuyant sur des schémas théoriques d’analyse, il dénonce ce danger inédit dû au fait que nous nous exposons avec plaisir et narcissisme, et à l’accélération technologique qui accroît la transparence. Des renseignements intimes peuvent aussi être exploités à notre insu. C’est un devoir de résister, de désobéir pour freiner la marchandisation de notre vie privée et préserver notre liberté. Cet ouvrage, très documenté et engagé, est fort intéressant mais parfois difficile d’accès. (L.G. et A.Le.)
La société d’exposition : désir et désobéissance à l’ère numérique
HARCOURT Bernard E.