Les miracles du bazar Namiya

Après un coup assez décevant, trois jeunes voleurs minables se réfugient au bazar Namiya, vieille bâtisse déglinguée au sein d’une petite ville japonaise ; mais une lettre tombe par la fente du rideau de fer ! C’est une demande de conseils, et il y en aura d’autres… Ils y répondent, car ils ont compris la marche à suivre. Peu à peu ils découvrent un décalage temporel entre eux-mêmes et leurs correspondants, le temps à l’intérieur du bazar et le monde extérieur. Les voici au coeur d’une étrange affaire…  Keigo Hogashino (Les doigts rouges, NB juin 2018) nous fait accéder peu à peu, minutieusement, au paradoxe temporel qui sous-tend la construction du récit : elle rapproche un foyer pour enfants du doyen des Namiya, qui avait organisé la pérennité de sa « boîte à soucis » où l’on glissait des lettres pour demander des conseils. Quantité de destins sont ainsi reliés de façon inattendue, émouvante, par des missives surprenantes. Un livre subtil, dont on découvre les ficelles avec intérêt, des pirouettes réjouissantes, des détours d’apprentissage, et un dénouement en boucle tellement bien tricoté… Est-ce l’image de la providence ? En tout cas l’Amour n’y est pas étranger. (E.B. et A.-M.D.)