Entre Luce et sa mĂšre, la proximitĂ© de la petite enfance demeure. AuprĂšs dâelle, sĂ»re de ce recours inaltĂ©rable et aimant, Luce grandit, belle, intelligente, excessive, extravagante. Elle veut faire des Ă©tudes, sortir de son milieu modeste et de la cabane du grand-pĂšre pĂȘcheur pour triompher dans les beaux quartiers de Londres. Elle devra se construire, rassembler les petits morceaux dâelle-mĂȘme, entreprise quâelle rĂ©ussit ou saccage selon les incertitudes ou les nĂ©cessitĂ©s, les ombres oĂč les lumiĂšres du moment.  En sĂ©quences de dix lignes ou deux pages, Luce Ă©crit son journal, un rĂ©cit sous tension qui cascade. Cru, factuel, drĂŽle ou tragique, il dĂ©verse les hauts et les bas du quotidien avec ses acteurs : la mĂšre, jeune, belle, aimante, le petit frĂšre handicapĂ©, le grand-pĂšre, le pĂšre parfois, Irlandais alcoolique et fugueur ; les copines, les amis, les amants ; le choix crucial des « tenues », les fĂȘtes et lâalcool omniprĂ©sent ; le passage tumultueux de lâadolescence ; lâattachement au milieu dâorigine, le dĂ©sir brĂ»lant dâen sortir. Ce premier roman sĂ©duit par son authenticitĂ©, par ses subtilitĂ©s psychologiques et sociologiques. Il donne vie Ă toute une classe moyenne, provinciale et populaire, empruntant sans doute au parcours de Jessica Andrews qui a vĂ©cu elle-mĂȘme dans le nord-est anglais. Un beau dĂ©but ! (M.W. et L.D.)
Dans son sillage
ANDREWS Jessica