Pierre Soulages trace sa route en toute indĂ©pendance, en dehors des mouvements artistiques. Il suit son instinct, sans cesse dans la recherche, essentiellement abstraite. Fils de carrossier, il choisit pour peindre des brosses, pistolets, couteaux⊠Et le noir le fascine depuis lâenfance, au point quâil en fera ses toiles « outrenoir » qui ne sont pas vraiment monochromes puisque se crĂ©e un jeu avec la lumiĂšre.  Pari de taille pour ce numĂ©ro 242 de la revue Dada : reproduire des peintures oĂč le noir domine ; pari relevĂ© avec Ă lâappui une analyse trĂšs Ă©clairante de la dĂ©marche du peintre, Ă la fois artisanale et abstraite, une oeuvre oĂč domine le noir, jamais dĂ©primante car toujours dans la recherche de lâeffet de surprise que crĂ©e le geste et la lumiĂšre. Les remarques dâenfants dâune classe de CM1-CM2 tĂ©moignent que le visiteur a une part active devant les tableaux, prĂ©cisĂ©ment ce que souhaite Soulages. Une proposition dâatelier avec du brou de noix, souvent utilisĂ© par le peintre, sollicite la spontanĂ©itĂ©. Et pour terminer, quel meilleur choix adopter que lâillustrateur Antoine GuillopĂ©, amoureux du noir et blanc. (A.-M.R.)