Gérard Fulmard, steward au chômage après un licenciement pour faute, végète dans son petit appartement du XVIe arrondissement. Il est habilement recruté par un petit parti politique qui culmine à 2% de l’électorat et dont la gouvernance vit des jours tourmentés depuis la disparition de sa secrétaire générale et épouse du président… Ceci ravive en son sein luttes de pouvoir et passions amoureuses, entraînant notre héros vers son destin.
Le style d’Echenoz (Envoyée spéciale, NB mars 2016) est au mieux de sa forme dans l’histoire rocambolesque d’un héros des plus improbables (qu’allait-il faire dans cette galère ?), attachant de naïveté, colonne vertébrale molle autour de laquelle s’enroule la satire divertissante du fonctionnement de nos partis politiques et des êtres douteux qui les animent. Comme toujours chez Jean Echenoz, tout ceci est léger, déjanté, bondissant et ne se prend pas au sérieux. Mais la véritable héroïne de l’affaire est sans conteste la langue drôle et inventive d’un auteur qui s’amuse et amuse : jeux de mots, choc des images, sens de la formule, digressions piquantes, décontraction grammaticale, humour flirtant avec l’absurde. Un bon cru. (L.K. et D.D.)