Aux environs de Liège, par une nuit glacée de janvier 2012, Jordan, loueur de piano, rentre chez lui en empruntant un pont-barrage sur la Meuse. Il y recueille Eva, une jeune femme désespérée, la réconforte à l’hôtel, et la perd de vue. Un avis de recherche la remet dans sa vie et dans l’histoire d’une rencontre qui débouche sur une enquête policière. Elle mêle souvenirs de noyades d’enfants, histoires de famille, de voisinage et de policier inexpérimenté.
Plus psychologique que policier, ce dernier roman d’Armel Job (Une drôle de fille, NB avril 2019), de facture très classique et de construction sans surprise, présente, dans leur vie quotidienne, une galerie de personnages bien cadrés. Les proches parents, les amis, les officiers de police, recherchent Eva, énigmatique disparue dont le portrait et le parcours se dessinent au rythme lent d’investigations raisonnées. La conduite erratique de l’héroïne, ses mensonges et ses remords, ses décisions déraisonnables, ressuscitent de tragiques faits divers antérieurs. Et l’auteur termine, sans précipitation, par un dénouement prévisible et sans effusion de sang. (A.C. et M.Bi.)