L’Institut

KING Stephen

Luke a douze ans, une intelligence hors-norme et un léger don de télékinésie. Une nuit, il est enlevé et conduit à des milliers de kilomètres dans un centre expérimental où d’autres enfants aux pouvoirs paranormaux sont prisonniers. Injections, tests, caisson d’isolement… ils sont là pour servir leur pays et toute rébellion est durement sanctionnée. Des cobayes précieux dont la cohésion pourrait ébranler l’Institut !  

Le cerveau est un organe complexe loin d’avoir révélé tous ses secrets, ce qui autorise Stephen King (Brume, HdN octobre 2019) à s’emparer de deux facultés paranormales pour livrer un roman intriguant. Ici, ni angoisse ni frisson, mais un livre noir et lumineux qui interroge sur la vulnérabilité de l’enfance, les dérives de la science, et la raison d’État servie par l’obéissance, parfois résignée, de militaires traumatisés devenus tortionnaires. Si le rythme est un peu lent, ponctué seulement des protocoles et des processus d’aliénation des jeunes pensionnaires, King sait créer l’attente et l’envie d’en savoir plus. Traités avec empathie, adultes et enfants font l’objet d’une étude très approfondie ; leurs peurs, leurs peines, leurs failles ou leur force mentale canalisent le texte vers l’idée que l’esprit transcende la matière. Un roman que l’on prend plaisir à découvrir. (Maje et S.L.)