Dix nouvelles, toutes plus ou moins liĂ©es au temps, largement autofictionnelles, dominĂ©es par lâemploi du « Je ». Retour Ă lâenfance Ă©grenĂ© de un Ă vingt-deux ans par le biais de la mĂ©moire photographique, et ce quâelle projette de soi, comme le souvenir de cette escapade clandestine en ville, dans le seul but de contempler, des heures durant, la statue de bronze dâune baigneuse nue. Le temps, concrĂštement, ce sont les montres, les rĂ©veils, offerts, cassĂ©s, amassĂ©s par le pĂšre, oubliĂ©s. Le temps vĂ©cu câest celui de la guerre dans les annĂ©es 90, qui bouscule les valeurs, qui change les hommes, et le regard sur le monde alentour.
Goran Petrovic, nĂ© en 1961, est un Ă©crivain serbe largement lu et traduit dans de nombreuses langues. Les nouvelles rassemblĂ©es ici ont Ă©tĂ© Ă©crites Ă diverses pĂ©riodes entre 1996 et 2018. On y retrouve nĂ©anmoins une mĂȘme petite musique, celle de la langue et du style, un certain rĂ©alisme lyrique dans lequel lâabsurde affleure sur fond de nostalgie : absurde des vies qui se font et dĂ©font, absurde de la condition humaine, avec malgrĂ© tout, cette comprĂ©hension et tendresse du « Je » pour les autres. (MT.D et M.D)