Lors d’un racket dans le métro, il taxe sa victime d’un « gros machin plein de pages ». Nietzsche : découverte, fascination. Puis Baudelaire, Bergson… et une troisième année de licence à la Sorbonne ! Son plan drague : écrire des poèmes à Perle, Adèle, Ysia, ses muses. Il n’en abandonne pas pour autant ses vieux potes défoncés et leur commerce ; faut bien, pour suivre le train de vie de ses nouveaux amis étudiants…
Les premières pages sont… dépaysantes : argot banlieusard déformé, syntaxe explosée. Le primo-écrivain ne ménage pas l’habitué de littérature classique ! Yohann Elmaleh dote son Jo d’une langue inventée, fleurie et pleine de fougue, avec des éclats de poésie dedans. Peu à peu, lecteur et narrateur progressent ensemble, s’apprivoisent et s’apaisent. Les tribulations de l’apprenti écrivain et son style s’harmonisent au fur et à mesure qu’il s’éveille à la littérature et à l’art. Une écriture totalement originale qui épouse le grand écart entre les ambiances étudiante et racaille du roman, à la manière de Boris Vian, lucide et drôle avec des shots de spleen et de violence. (T.R. et C.B.)