Les parents de Fanny meurent dans un accident de voiture. À 17 ans, elle choisit de rester seule dans la maison familiale, à l’orée de la forêt, en dépit de l’éloignement de la ville et du lycée. Alm, le pasteur du bourg, veille sur elle avec sollicitude ; au lycée, elle retrouve Janos ; au village elle se lie d’amitié avec Karen. La vie continue…
Rune Christiansen explore la douloureuse période du deuil : son héroïne apprend à vivre avec l’absence, sonde, entre cauchemars et rêves éveillés, le mystère de la mort, expérimente, à partir de cette blessure initiale, ce que vivre veut dire. Roman d’apprentissage de l’intériorité plus que du monde, ce bel hommage au pouvoir de résilience et à la vie peut dérouter. Chaque chapitre ouvre une porte sur l’inconnu, entre réalisme et fantastique, perdant délibérément le lecteur dans l’intimité d’une conscience qui tâtonne tant le deuil contamine et aiguise la clairvoyance. À la manière d’un conte nordique, inscrit dans la poésie de la nature et la libre mécanique du rêve, le récit a le dynamisme particulier d’une succession de tableaux, qui éclairent comme un faisceau lumineux dans l’obscurité des manières différentes d’appréhender l’existence. Il suffit de se laisser porter par la beauté de l’écriture… (A.-M.D. et C.B.)