1910. La petite ville de Harbin, à la frontière de la Chine avec la Russie, semble bien tranquille ; les gens vaquent à leurs occupations, se préoccupent de leurs amours et des petites histoires entre voisins. Un jour éclate une épidémie de peste, de plus en plus inquiétante. Presque toutes les familles sont touchées. La neige tombe et les corbeaux prospèrent. La ville est mise en quarantaine et gardée par des soldats…
La romancière recrée la vie de cette petite ville chinoise avec un talent certain et un grand souci de documentation. La localité, avec ses quartiers différenciés, est remarquablement dépeinte, ses boutiques, ses auberges et même son église. Comme dans son précédent livre (À la cime des montagnes, Les Notes mars 2019), les personnages, très nombreux certes, sont attachants et leurs destins individuels s’entremêlent pour former un puzzle chatoyant, d’autant que son style éminemment descriptif emporte le lecteur dans ce drame collectif. Ce roman, long et dense, à la lecture exigeante, témoigne qu’hier comme aujourd’hui, en Chine comme ailleurs, chacun affronte la peur avec égoïsme mais aussi avec un courage et un altruisme qui forcent l’admiration. (D.C. et M.Bo.)